Conseils pour prévenir le risque thermique professionnel en période estivale

Les beaux jours sont là et avec eux, la hausse des températures ! Si cette météo peut être très appréciable en période de repos ou de vacances, elle peut l’être beaucoup moins lorsqu’on travaille. Face à cette situation, il revient à l’employeur de s’assurer que les salariés disposent de conditions de travail adaptées, ne portant pas atteinte à leur santé et à leur sécurité. Vous vous demandez quels sont les risques liés au travail par forte chaleur en été ? Vous souhaitez connaître les mesures de prévention à mettre en place et savoir comment réagir en cas de problème ? Vous trouverez dans cet article toutes les informations pratiques pour prévenir le risque thermique professionnel en période estivale.

Connaître les risques du travail par forte chaleur en été.

À partir de quelle température considère-t-on qu’il existe un risque pour la santé ?
Si le Code du travail ne définit pas de seuils particuliers, il impose à l’employeur une obligation générale de sécurité, qui concerne également les conditions thermiques dans lesquelles travaillent les salariés.

D’autres acteurs institutionnels ont par ailleurs fixé quelques repères. L’Institut National de Recherche et de Sécurité(INRS) indique ainsi qu’au-delà de 28° pour une activité physique et de 30° pour un poste sédentaire, la chaleur peut représenter un risque pour la santé. Il s’agit bien entendu d’une limite haute et il est tout à fait possible de ressentir un inconfort ou des troubles en dessous de cette température, en l’absence de mesures de prévention adaptées.

Mais alors, quels sont concrètement les risques liés au travail par forte chaleur en été?

On retrouve notamment :

  • la déshydratation, correspondant à un manque d’eau et de sels minéraux dans l’organisme 
  • le coup de chaleur et l’insolation, correspondant à une élévation anormale de la température du corps (hyperthermie) 
  • les lésions cutanées comme le coup de soleil, pour les salariés travaillant en extérieur.

Si le coup de soleil est facilement identifiable, la déshydratation et l’hyperthermie se manifestent par un ensemble de symptômes plus ou moins visibles qu’il est important de savoir reconnaître, incluant notamment :

  • une intense sensation de soif 
  •  des vertiges 
  •  une forte fatigue 
  • des maux de tête 
  •  de la fièvre 
  •  une peau sèche, rouge et chaude (hyperthermie uniquement) 
  •  des troubles du comportement 
  •  une perte de conscience.

En cas de suspicion, il est essentiel de réagir rapidement afin d’éviter le développement de troubles plus graves (voir plus bas « Comment réagir en cas d’urgence ? »). Par ailleurs, au-delà de leurs impacts directs sur la santé, ces situations peuvent également majorer les autres risques professionnels, comme les chutes et les blessures.

Si certains secteurs d’activité sont plus exposés, comme l’industrie, le BTP ou l’agriculture, toutes les entreprises sont susceptibles d’être un jour concernées par le risque thermique lié aux conditions climatiques. Autant donc prendre les devants, dans une logique de prévention !

Évaluer les risques liés à ses activités

Dans le cadre de son obligation générale de sécurité, l’employeur doit procéder à l’évaluation des risques professionnels auxquels sont exposés les salariés. Bien qu’il soit lié à des conditions extérieures à l’entreprise, le risque thermique professionnel en période estivale doit également être pris en considération.

Pour être efficace, cette évaluation doit être organisée en amont, en associant si possible le service de santé au travail et les représentants du personnel s’il y en a. Plus qu’une simple visite des locaux, il s’agit d’une démarche structurée qui doit permettre d’identifier, pour chaque activité, les risques liés :

  • au poste de travail et aux tâches à exécuter (exemple : nature et durée des travaux, conditions de réalisation) 
  • à l’organisation du travail (exemple : horaires, temps de pauses et de repos) 
  • à l’aménagement des espaces de travail (exemple : système d’aération et de climatisation, points d’eau).
Les résultats de cette évaluation doivent être transcrits dans un document dédié nommé « document unique », dans lequel sont également indiquées les mesures de prévention humaines, techniques et organisationnelles mises en place pour répondre aux risques détectés.

Mettre en place des mesures de prévention efficaces

Adapter les locaux et les postes de travail

Pour les salariés travaillant dans des locaux professionnels, l’installation d’un système de climatisation constitue le moyen privilégié de contrôler la température dans l’espace de travail. Il est également possible de mettre en place des stores et des filtres spéciaux sur les fenêtres pour protéger les postes du rayonnement solaire et de la réverbération, et de s’équiper de ventilateurs et de brumisateurs manuels.
Pour les salariés exerçant leur activité à l’extérieur, l’employeur devra veiller à prévoir des zones d’abri ombragées. La généralisation des aides mécaniques devra également être étudiée, afin de limiter au maximum la manutention.
Enfin, il sera nécessaire de s’assurer que l’ensemble des salariés ont la possibilité de s’hydrater auprès d’un point d’eau potable et fraîche, rapidement accessible depuis leur poste de travail.

Aménager l’organisation du travail

Concernant les salariés travaillant en extérieur, une attention particulière devra leur être portée lors de la première semaine d’acclimatation. Quand cela est possible, les horaires devront être aménagés de manière à réduire au maximum leur temps d’exposition au soleil et à privilégier les heures les moins chaudes de la journée. Si l’activité le permet, une rotation des tâches pourra être organisée à cet effet. En cas de pics de chaleur, il devra également être envisagé de reporter les travaux physiques. Enfin, le rythme de travail devra être adapté, en limitant la cadence et en prévoyant des pauses plus longues et plus régulières.

Pour les salariés travaillant en bureau, il sera possible de mettre en place des horaires décalés, afin d’éviter les périodes d’affluence sur les axes routiers et dans les transports en commun.

Pour les salariés travaillant en bureau, il sera possible de mettre en place des horaires décalés, afin d’éviter les périodes d’affluence sur les axes routiers et dans les transports en commun.

Sensibiliser et équiper les salariés

Les salariés devront être informés, par leur encadrement, des risques auxquels ils sont exposés sur leur poste de travail, et des mesures de prévention mises en place. Des séances de formation et de sensibilisation devront aussi être organisées en interne, avec l’appui éventuel d’acteurs extérieurs comme le service de santé au travail. Des supports d’information pourront également être distribués, tels que ceux édités par les organismes institutionnels, rappelant les bons réflexes à avoir ainsi que différents conseils d’hygiène de vie.
Des mesures de protection individuelle devront également être mises en place. Une attention particulière devra être portée aux vêtements et équipements de travail, afin de s’assurer qu’ils sont adaptés aux fortes températures et protègent efficacement les salariés.
D’une manière générale, l’employeur devra se tenir régulièrement informé en période estivale sur le niveau d’alerte régionale, afin d’ajuster les mesures de prévention en temps réel.

Prévoir un dispositif de secours

Enfin, l’employeur devra également prévoir un dispositif de premiers secours, afin d’être en mesure de prendre en charge rapidement un salarié en difficulté. Celui-ci devra intégrer :

  • la formation de plusieurs salariés aux premiers gestes d’assistance
  • la communication de consignes écrites sur la conduite à tenir en cas d’urgence ou d’accident
  • un système d’alerte technique et la mise à disposition de matériels de premiers secours.
Il est à noter que la mise en place d’un tel dispositif est obligatoire dans toute entreprise employant du personnel, y compris en dehors des périodes de forte chaleur.

Comment réagir en cas d’urgence ?

En cas de déshydratation importante ou de coup de chaleur : alerter les secours (SAMU 15 ou numéro d’appel européen des services de secours 112).

  • Si la personne est consciente, l’amener à l’ombre dans un endroit frais et aéré, lui enlever des vêtements, la rafraîchir avec des linges humides ou en faisant couler de l’eau froide sur son corps, et lui donner à boire de l’eau fraîche en attendant les secours
  • Si elle est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité, la protéger du soleil et la surveiller dans l’attente de l’arrivée des secours.

    Plus qu’une simple gêne ou un inconfort, le travail par forte chaleur en été peut représenter un vrai risque pour la santé et la sécurité des salariés. En l’évaluant en amont, il est toutefois possible de prévenir le risque thermique professionnel en période estivale et d’assurer des conditions de travail adaptées pour vos équipes tout au long de l’année. Alors, n’attendez pas la prochaine vague de chaleur pour réagir et organisez dès maintenant votre plan d’action !

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